L’association, qui regroupe des agriculteurs tarnais et haut-garonnais, sort d’une année 2022 comptablement difficile. Mais les adhérents restent mobilisés pour l’avenir.
Les adhérents de l’association “Produit sur son 31” se sont réunis le vendredi 5 mai à la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne à Toulouse pour l’assemblée générale, présidée par Patrick Davezac et Pascal Pélissou, co-présidents, et Etienne Sassé, directeur de l’association, et en présence également de Jean-Claude Huc, président de la Chambre d’agriculture du Tarn. L’occasion pour eux de dresser le bilan d’une année 2022 plutôt compliquée.
Mis à part avec les restaurateurs et traiteurs, où le chiffre progresse bien par rapport à 2021, l’association constate une baisse d’activité avec l’ensemble des catégories de clients. Une baisse particulièrement marquée avec les boucheries, collectivités et épiceries. “La grande déception, c’est la chute avec les collectivités, avec qui l’on travaillait bien auparavant”, souligne Etienne Sassé.
Des filières stables
Au niveau des filières, les chiffres sont plutôt stables par rapport à 2021. Les produits laitiers enregistrent la plus grosse progression, qui s’est amplifiée en ce début d’année 2023. Les fruits et légumes sont à peu près stables, avec une légère baisse, et la filière porc augmente un peu son chiffre, grâce à une politique de prix stable. Côté bonne nouvelle, les bons de livraisons, les clients, les arrivages et les factures clients sont aussi en légère hausse. Mais en revanche, le panier moyen des clients se réduit.
Côté financier, les comptes sont en déficit et l’association constate une baisse de son chiffre d’affaires, conformément à la baisse d’activité et la hausse des charges. Sur cet exercice, des actions ont été mises en place afin d’améliorer la marge commerciale jugée insuffisante, avec notamment une augmentation des prix et une diminution de la masse salariale. Ces actions n’ont pas encore vu tous leurs effets mais l’association note déjà une augmentation de la marge commerciale, passant de 19,18% en 2021 à 21,81% en 2022. Le coût salarial a lui baissé de 28% entre janvier 2022 et janvier 2023.
Chercher de nouveaux marchés
Pour les années à venir, l’objectif du conseil d’administration est de repasser les comptes en positif. “On propose de passer 250 000 € d’augmentation de chiffre d’affaires pour cette année, c’est l’objectif que l’on va se donner, et une augmentation de ce type que l’on va se fixer sur les trois prochaines années, pour reprendre l’équilibre l’année prochaine et rentrer dans du positif sur les deux années suivantes”, présente Etienne Sassé. Pour y arriver, plusieurs mesures sont proposées : réajustement des charges, mesures de recouvrement ou restructuration de la trésorerie. “On veut aussi remettre le commerce au centre de notre activité, avec des offres attractives, des animations, de la communication”. L’association veut aussi se tourner vers de nouveaux potentiels clients, comme le marché de l’aide alimentaire ou l’armée. “Il est clair qu’il faut évoluer dans notre façon de fonctionner, pour permettre à l’association de continuer à exister. Je suis persuadé que vous, adhérents, nous suivrez dans cette démarche. Vous êtes les ambassadeurs de la marque et on vous remercie de la confiance que vous nous portez”, conclut le co-président Patrick Davezac.
Produit sur son 31, c’est quoi ?
“Ce fut une année 2022 très compliquée, avec le contexte de guerre en Ukraine. En ce qui nous concerne, plusieurs choses nous ont impactés. Le déménagement des locaux d’abord, qui a nécessité un temps d’adaptation et avec en plus une hausse des coûts de l’énergie que l’on avait pas prévu. On a aussi eu beaucoup de renouvellement du personnel, donc l’obligation de former de nouvelles personnes. Certains clients, en qui l’on avait une grande confiance, nous ont également laissé des impayés, avec parfois d’importantes factures. On constate également une baisse d’activité, notamment avec les collectivités, qui se traduit par une baisse du chiffre d’affaires. Les collectivités ne jouent pas leur rôle. Politiquement, ces gens-là nous mettent en avant, mais lorsqu’il s’agit de passer des contrats, on ne rentre pas dans les critères.”